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L'an dernier, environ un Belge sur deux a travaillé alors qu'il était malade malgré tout. Bien que 41 % des répondants déclarent avoir la possibilité de prester à domicile au moins une fois par semaine, 35 % se sont rendus en entreprise malgré leur état de maladie, tandis que 15 % préféraient rester à la maison et y poursuivre le télétravail. Travailler en étant malade semble être davantage un comportement féminin et des jeunes de moins de 35 ans (respectivement 54 et 58 %), alors que les hommes et les personnes de plus de 34 ans sont respectivement 47 et 43 % dans ce cas. Par cette forme de travail "sur une jambe", que certains qualifient d'absentéisme rose, voire de 'présentéisme', les personnes concernées justifient en premier lieu leur comportement par la volonté de ne pas exposer leurs collègues à une surcharge de travail. C'est ce que révèle une enquête menée pour le compte du prestataire de services RH Tempo-Team, en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven*.

Parmi les travailleurs qui se rendent en entreprise bien qu'ils soient malades, 1 sur 2 reconnaît présenter des symptômes de refroidissement,25 % viennent travailler malgré un mal au dos, 20 % ont des douleurs intestinales et 18 % de la fièvre. Sans parler des 16 % qui éprouvent des problèmes de santé psychologique. Outre le risque de contamination des collègues, un travailleur sur trois admet aussi que le travail n'est pas aussi bien exécuté lorsqu’on est malade.

Malade, mais quand même au travail, par culpabilité

Les travailleurs qui admettent qu'ils auraient dû rester chez eux quand ils étaient malades ont malgré tout même préféré se rendre en entreprise pour éviter une surcharge de travail aux collègues (33 %), une accumulation importante du travail (30 %) ou encore un sentiment de culpabilité (27 %). Mais 15 % des personnes sondées déclarent continuer de travailler tout en étant malades parce qu'elles estiment que leur supérieur hiérarchique attend cette réaction. 14 % ressentent une pression sociale en vue de poursuivre le travail parce que les collègues déplorent leurs trop nombreuses absences pour cause de maladie.

Le potentiel du télétravail permet désormais une échelle de gris dans le présentéisme

Plus d'un patron sur deux (56 %) constate que des collaborateurs continuent de travailler alors qu'ils sont malades : de chez eux dans 31 % des cas, en entreprise pour 25 % des autres. 35 % des employeurs craignent alors une contamination du reste du personnel, et 30 % une baisse des prestations ou de la qualité du travail.

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Le télétravail ouvre un plus large éventail de types de prestations. Autrefois, c'était noir ou blanc : vous étiez malade ou pas, avec comme seule alternative l'absentéisme rose, en venant travailler tout en étant malade. À cela s'ajoute maintenant une échelle de gris. La plupart des gens connaissent de temps en temps une chute de régime, un jour durant lequel ils ne sont pas à 100 %. Dans certains cas, le télétravail permet de poursuivre les tâches de façon raisonnée et justifiable. C'est moins contraignant pour soi-même et cela élimine surtout les risques de contamination des collègues. Dans cette perspective, l'absentéisme rose, où l'on n'est pas à 100 %, mais tout de même assez en forme pour travailler, n'est pas nécessairement négatif.

Pascal Meyns
Safety Manager chez Tempo-Team.

Les chiffres de l'enquête peuvent être consultés ici: https://docs.google.com/spreadsheets/d/1pVubNCWLkmdGHfT2QZfxCmalF7-Fc9-GhZ5aigFNzRQ/edit#gid=0

*C'est ce qui ressort d'une enquête menée en ligne auprès d'un échantillon représentatif de 2500 employés et fonctionnaires et de 250 employeurs en Belgique, choisis en fonction du régime linguistique, du sexe et de l'âge, avec une marge d'erreur maximale de 1,83 % chez les travailleurs et 6,7 % chez les employeurs. L'enquête a été menée ​ entre le 22 juin et le 11 juillet 2022 par un bureau d'études indépendant pour le compte de Tempo-Team en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.