Avec un score moyen de 7,5 sur 10, les travailleurs de Belgique se disent généralement heureux avec leurs collègues. C'est très important, car entretenir une bonne relation avec eux semble l'élément le plus déterminant pour le plaisir éprouvé au travail (selon 53 % des répondants). Pour près de 1 salarié sur 2, les collègues sont même des amis. Ne pas les avoir vus à cause du confinement pendant la crise sanitaire n'a fait qu'amplifier ce ressenti. Cela étant, 19 % des personnes interrogées éprouvent des frictions, voire de l'animosité envers les collègues. Cela nuit évidemment au plaisir ressenti au travail, comme le montre une étude menée pour le compte de Tempo-Team.
À cause du confinement et du télétravail, 2 sur 3 ont pris conscience encore plus conscience de l'importance des collègues sur leur motivation
La solidarité mutuelle, des collègues qui s'entraident et prennent le relais en cas de besoin, est le facteur le plus déterminant pour la qualité des relations entre collègues (66 %), suivi par une communication franche et le sens de l'humour (respectivement 62 et 53 %). Par rapport aux hommes, les femmes accordent nettement plus d'importance à ces 2 derniers critères (respectivement 71 et 65 % contre 63 et 58 %). Quant aux Messieurs, trouver une complémentarité avec les collègues en matière de connaissances et de compétences semble plus important à leurs yeux (39 % contre 31 %).
Nouer des liens au travail et en dehors
8 salariés sur 10 accordent beaucoup d'importance au contact personnel et amical avec leurs collègues. Ils montrent de l'intérêt pour la vie de leurs collègues, par exemple en leur demandant régulièrement comment ils vont ou comment s'est passé le week-end. 6 sur 10 prennent régulièrement le dîner ensemble pour bavarder à l'aise. Les sujets de conversation les plus fréquents sont d'abord le travail (84 %), les vacances (78 %), les actualités (71 %) et la vie privée (60 %). 57 % des personnes interrogées voient en leurs collègues un vrai soutien et même une source de réconfort à qui l'on peut confier des choses personnelles. 42 % comptent d'ailleurs de vrais amis parmi leurs collègues (des "frolleagues", de l'anglais "friends & colleagues"), et cette relation d'amitié ne cesse pas à la fin de la journée de travail. Après celui-ci, 1 répondant sur 3 fait parfois une sortie avec des collègues (restaurant, café, cinéma) et 1 sur 5 en invite de temps à autre à la maison. 5 % pratiquent du sport avec des collègues ou sont déjà partis en vacances ensemble.
Cela n'est pas sans influence sur le plaisir ressenti au travail : pour ceux chez qui les collègues comptent pour des amis, le plaisir au travail atteint 6,9 sur 10, soit significativement plus que chez les travailleurs pour qui ce n'est pas le cas (6 sur 10). Or on sait que celui qui éprouve du plaisir au travail s'investit davantage dans la relation avec les collègues.
Cette bonne compréhension entre collègues est aussi importante pour la quasi-totalité des employeurs. 8 sur 10 s'efforcent de promouvoir cet état d'esprit, par exemple en encourageant les collègues à adopter une communication franche mutuelle (40 %), à s'entraider lors des coups de feu (32 %) ou en organisant régulièrement des activités de cohésion de groupe (26 %).
Des amis, mais quelques ennemis aussi
Cette amitié sincère n'empêche cependant pas les tensions. Plus d'une moitié de répondants ont déjà connu des collègues qui médisaient dans leur dos ; 1 sur 4 a été victime de tracasseries, 1 sur 5 s'est senti exclu de l'équipe ou dit avoir des ennemis au travail. La conséquence, c'est que des travailleurs éprouvent davantage de stress (44 %), se sentent moins bien au travail (32 %) et sont plus souvent absents (29 %). 2 travailleurs sur 3 déclarent toutefois pouvoir s'adresser à une personne de confiance en cas de comportement déplacé de la part de collègues.
"Il est clair que les collègues forgent ou brisent le plaisir au travail. Et même si se retrouver après le confinement a suscité de la joie chez de nombreux collègues, la dynamique de groupe demeure un aspect important dont les employeurs doivent tenir compte. Dans beaucoup de sociétés en effet, le personnel au chômage temporaire demeure nombreux ; certains pratiquent encore le télétravail, bien plus qu'autrefois. Cela signifie que les salariés doivent aussi être incités, dans ces conditions nouvelles, à faire preuve de collégialité dans l'entreprise et à rester en contact afin de créer et de raffermir ces liens", explique Marina Willecomme, directrice RH chez Tempo-Team.
*C'est ce qui ressort d'une enquête en ligne menée pour le compte de Tempo-Team par le bureau d'études indépendant iVOX auprès d'un échantillon représentatif de 1700 travailleurs et employeurs, calculé en fonction du régime linguistique, de l'âge, du sexe et du diplôme. La marge d'erreur maximale de l'étude est de 2,94 %.