Mardi 28 janvier 2020 — Bien que le nombre de travailleurs ayant pris un crédit-temps ait baissé** suite au durcissement de la loi entrée en vigueur en avril 2017, le besoin ressenti de lever temporairement le pied demeure aigu, par exemple pour prendre une pause, s'occuper de la famille ou se ressourcer au niveau professionnel. Cette aspiration ne porte pas toujours sur une pause très longue, car selon une majorité des travailleurs de Belgique, les vacances suffisent pour recharger les batteries et passer suffisamment de temps avec le conjoint, les enfants et les proches. "Outre des vacances assez longues, une bonne répartition entre travail et vie privée et des formations peuvent apporter une ébauche de solution", explique Tom Van de Vreken, porte-parole chez Tempo-Team.
Exécutée pour le compte du prestataire de services RH Tempo-Team, l'étude révèle que pas moins de 4 salariés belges sur 10 aspirent à une interruption de carrière de quelques mois, voire à une année sabbatique. Les trois principaux motifs de prendre une pause carrière sont : réaliser un long voyage (56 %), prendre ses distances du travail et des préoccupations quotidiennes (51 %), se reposer et se ressourcer (32 %). Avoir plus de temps pour élever les enfants et suivre des formations sont aux yeux des travailleurs deux autres arguments importants (respectivement 22 et 21 %).
Fossé entre les générations
Cette étude marque également des écarts nets entre les générations de salariés actifs. Ceux de moins de 55 ans sont bien plus nombreux à désirer une interruption de carrière ou une année sabbatique :
Je voudrais une interruption de carrière ou une année sabbatique:
- 18-34 => 43*%
- 35-54 => 40*%
- 55-64 => 26%
On apprend aussi que les travailleurs de moins de 55 ans sont plus nombreux à vouloir s'occuper de leurs enfants, mais que la jeune génération, surtout, aspire à réaliser un voyage lointain :
Je voudrais m'occuper plus de mes enfants:
- 18-34 => 39*%
- 35-54 => 32*%
- 55-64 => 8%
Je voudrais faire un long voyage:
- 18-34 => 68*%
- 35-54 => 47%
- 55-64 => 40%
On ressent parmi les travailleurs un besoin très clair d'avoir suffisamment de temps pour soi à côté du travail, afin de réaliser d'autres objectifs. Ce qui importe à leurs yeux : la relation avec le conjoint et la famille, l'éducation des enfants, mais certains veulent réfléchir à leur avenir ou s'épanouir en suivant des formations. Certes, le crédit-temps est toujours possible pour des raisons familiales ou pour des formations, mais sous certaines conditions seulement. Pour ceux qui n'y ont pas droit, des mesures moins drastiques peuvent faire de grosses différences, par exemple le télétravail, des horaires flottants, des formations durant les heures de travail, assez de jours de congé. Car d'après une précédente étude, nous savons que les deux principales raisons pour lesquelles les salariés prennent congé sont d'une part le besoin de se reposer (73 %), et d'autre part l'envie de passer plus de temps en famille (70 %).
*C'est ce qui ressort d'une enquête en ligne menée par un bureau d'études indépendant pour le compte de Tempo-Team auprès d'un échantillon de 1050 travailleurs et employeurs de Belgique, représentatif en fonction du régime linguistique, du sexe, de l'âge et du diplôme. La marge d'erreur maximale est de 2,94 %.
** Source : ONEM