Quand il s'agit d'évaluer son salaire, le travailleur belge lui accorde une note de 6,7 sur 10*. Globalement, 8 Belges sur 10 se déclarent satisfaits de leur salaire – mais déjà nettement moins quant à la façon dont il est calculé. Beaucoup ne le trouvent pas proportionnel à leurs prestations et aspirent à plus de transparence. C'est ce qui ressort d'une enquête menée pour le compte du prestataire de services RH Tempo-Team en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.
42 % des travailleurs belges sont satisfaits de leur salaire et 37 % même très satisfaits. Un sur cinq, par contre, en est mécontent. Cette relative insatisfaction provient essentiellement de la façon dont la rémunération est calculée : un travailleur sur trois estime qu'elle n'est pas en rapport avec les efforts consentis (mais un sur deux employeurs considère pourtant que c'est le cas). D'ailleurs, un travailleur sur 4 pense aussi que les décisions relatives aux salaires ne sont pas prises de manière loyale. Plus étonnant : 17 % des employeurs et des dirigeants partagent cet avis.
Les revendications quant aux salaires paraissent moins importantes quand l'emploi est intéressant
Transparence et proportionnalité jouent dès lors un rôle important dans la rémunération. Les travailleurs qui prestent leurs tâches avec plaisir et sont donc motivés par la teneur de leur travail accordent proportionnellement moins d'importance à leur rémunération (ils sont 38 % dans ce cas, contre 54 % chez ceux qui éprouvent moins de plaisir au travail) et sont surtout sensibles à la façon dont sont déterminés le salaire et les avantages extralégaux. Si tout a lieu de façon correcte et juste, ils s'en disent satisfaits (65 % vs 35 %) et accordent moins d'importance aux possibilités de négociation de leur rémunération salariale (44 % vs 54 %).
Mais le salaire, ce n'est pas seulement l'argent versé chaque mois sur le compte en banque. Si l'on prend en considération la motivation et le plaisir ressenti au travail, d'autres formes de valorisation sont tout aussi importantes. Les travailleurs qui excellent dans leurs tâches peuvent par exemple obtenir davantage d'autonomie ou plus de possibilités pour suivre des formations.
Il est important de ne pas se focaliser seulement sur le salaire brut : il faut voir l'ensemble de la rémunération. Quels avantages extralégaux l'entreprise offre-t-elle ? Qu'en est-il de l'équilibre entre travail et vie privée ? Le télétravail est-il possible ? Par ailleurs, la flexibilité des rémunérations gagne aussi en importance, songeons à l'introduction du plan cafétéria, qui permet aux travailleurs de choisir comment convertir une partie de leur salaire brut. C'est une façon non dispendieuse d'améliorer la satisfaction du personnel sur la rémunération, parce qu'elle répond individuellement aux besoins et attentes de chaque travailleur. Tempo-Team joue d'ailleurs cette carte : une partie du salaire peut être versée sous forme d'un leasing de vélo, d'une voiture de société ou de matériel informatique comme une tablette, un smartphone ou un écran supplémentaire à usage domestique.
*C'est ce qui ressort d'une enquête menée en ligne sur un échantillon de 2506 travailleurs et 269 employeurs de Belgique, choisis représentativement en fonction du régime linguistique, du sexe et de l'âge, avec une marge d'erreur maximale de 2,86 %. L'enquête a été menée au 4e trimestre 2020 pour le compte de Tempo-Team par un bureau d'études indépendant, en collaboration avec la professeure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.