En septembre, beaucoup de jeunes diplômés font généralement leurs premiers pas dans la vie professionnelle. L'accueil et l'encadrement qui leur sont procurés durant ces premiers jours et semaines de travail s'avèrent cruciaux pour garantir des tâches optimales dans l'entreprise, mais très étrangement, quatre nouvelles recrues sur cinq n'ont aucune idée de la façon dont cela pourrait se passer. Alors qu’ils attendent de la structure, de la clarté et du soutien de la part de leurs dirigeants et collègues, 16 % des "bleus" déclarent être totalement laissés à leur sort. C’est du moins ce qui ressort d'une étude menée pour le prestataire de services RH Tempo-Team en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven*.
Pour les nouvelles recrues, un accueil digne de ce nom permet d'établir dès le premier jour de solides liens avec leur environnement de travail. Cela contribue à améliorer la motivation, le plaisir ressenti au travail et les performances professionnelles. Pourtant, seulement un travailleur sur deux (51 %) reconnaît que son entreprise était suffisamment préparée à son arrivée. Dans 34 % des cas, les documents, ordinateurs et autres équipements n'étaient pas prêts ; et 52 % regrettent ne pas avoir reçu d'encadrement suffisant, ce qui les a contraints à apprendre le boulot sur le tas**.
Trop souvent, les employeurs et la cellule RH accueillent les "bleus" en leur faisant visiter l'entreprise ou en les flanquant d'un collègue (respectivement 43 et 42 %), ou bien en désignant une personne relais pour répondre à leurs questions (39 %). Mais cela va rarement plus loin. À peine selon une nouvelle recrue sur quatre, l'entreprise a consenti plus de temps et d'efforts pour l'accueillir et lui préparer un programme de bienvenue intensif (27 %) ou l'encadrer d'un parrain ou d'une marraine (24 %). Plus étonnant encore : moins d'un répondant sur quatre (23 %) a bénéficié d'une formation étendue consacrée à son nouvel emploi.
Accueil mieux organisé des télétravailleurs
L'un des constats les plus singuliers de l'enquête menée pour Tempo-Team est que les jeunes recrues ayant opté pour un travail hybride (alternant entreprise et domicile) reconnaissent plus souvent avoir bénéficié d'assez de temps pour apprendre le travail par des collègues présents en entreprise (42 vs. 35 %). Les télétravailleurs bénéficient plus souvent d'un programme d'accueil (32 % vs. 23 %), d'explications plus poussées à propos d'intranet (28 % vs. 23 %), d'un mot de bienvenue personnel de la part de la direction ou du service RH (28 % vs. 21 %), d'un parrain/marraine (28 % vs. 21 %), ou encore de formations plus nombreuses (26 % vs. 21 %) que les jeunes recrues qui ne travaillaient que de façon sporadique à domicile. Étonnant également, malgré le fait que les télétravailleurs soient moins présents en entreprise, leur poste de travail est plus souvent en ordre et complet que ceux qui y sont attendus tous les jours (30 % vs. 16 %).
Avec la généralisation du télétravail, nombreuses sont les entreprises à avoir adapté leur programme de bienvenue destiné aux nouvelles recrues. Mais les employeurs ne devraient pas perdre de vue que l’accueil de ces nouveaux talents commence de préférence dès la signature du contrat, bien avant le premier jour de travail, et doit se poursuivre longtemps par après. N’y veiller que durant les premiers jours de présence induit de perdre un temps précieux pour fidéliser le travailleur à sa société. Dans les mois qui suivent, les débutants doivent également recevoir l'attention et le temps nécessaires afin de s'épanouir et se réinventer.
Réseaux et relations internes, pour un bon début
Outre les explications concernant le nouvel emploi, il est important, pour les débutants, de tisser des contacts sociaux durables avec les collègues dès leurs premiers jours ou semaines de boulot. Mais ici non plus, le bilan n'est pas rose. Une nouvelle recrue sur 10 déclare que les collègues étaient plutôt distants et tenaient d'abord à jauger par eux-mêmes la valeur du nouveau venu. Seuls 37 % des novices ont eu d'emblée l'impression d'être considérés comme de vrais collègues. C'est surtout le cas dans les grandes entreprises (39 %), sensiblement moins dans les PME (31 %) ; et bien plus chez les salariés et les fonctionnaires (respectivement 40 et 39 %) que du côté des ouvriers (26 %).
Les premiers mois et semaines sont cruciaux pour développer les liens affectifs du travailleur avec les collègues et l'entreprise. Des valeurs intrinsèques comme les bonnes relations sociales y jouent un rôle considérable. N'oublions pas que les gens qui ressentent des liens étroits avec leur travail parviennent mieux à s'identifier aux valeurs et normes de leur entreprise et s'y sentent généralement très à l'aise. Cela renforce leur loyauté, accentue le plaisir ressenti et dope la productivité. Une situation gagnante pour tous, qui s'en plaindrait?
Les chiffres de l'enquête peuvent être consultés ici: https://docs.google.com/spreadsheets/d/11w8-NmM7BRf0N0WPP3wbDVvYOyXzsWw8Tib_9eJwI8A/edit?usp=sharing
*C'est ce qui ressort d'une enquête menée en ligne au 4e trimestre 2021 auprès d'un échantillon représentatif de 2500 employés et fonctionnaires et de 250 employeurs en Belgique, choisis en fonction du régime linguistique, du sexe et de l'âge, avec une marge d'erreur maximale de 1,83 % chez les travailleurs et 6,7 % chez les employeurs. Elle a été menée par un bureau d'études indépendant pour Tempo-Team en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.
**C'est ce qui ressort d'une enquête menée en ligne auprès d'un échantillon représentatif de 2500 employés et fonctionnaires et de 250 employeurs en Belgique, choisis en fonction du régime linguistique, du sexe et de l'âge, avec une marge d'erreur maximale de 1,83 % chez les travailleurs et 6,7 % chez les employeurs. L'enquête a été menée entre le 22 juin et le 11 juillet 2022 par un bureau d'études indépendant pour le compte de Tempo-Team en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.