Le travail est important aux yeux de 9 Belges sur 10 (87 %). Pour la sécurité financière qu'il fournit, bien sûr, mais aussi pour le sens qu'il apporte à l'existence, le plaisir qu'il procure, les opportunités d'épanouissement personnel et les contacts sociaux. 7 travailleurs sur 10 (69 %) confirment que leur emploi leur permet concrètement de mener la vie qu'ils désirent. Les 31 % restants ne sont pas de cet avis en raison d'un salaire insuffisant et d'une charge de travail trop élevée. La moitié de ce groupe estime même que leur employeur ne se soucie pas de leur bien-être. Pourtant, d'après cette nouvelle étude menée pour le compte du prestataire de services RH Tempo-Team* en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven, investir dans le bien-être du personnel et dans des tâches qui ont du sens augmente clairement le taux de satisfaction et de motivation. Hélas, 30 % des employeurs en sous-estiment l'intérêt pour leurs collaborateurs.
88 % des Belges confirment qu’ils travaillent pour mener une vie agréable et confortable. Pour plus d'une moitié, leur emploi représente une partie essentielle de leur vie, pour le plaisir qu'il leur procure (32 %) et le sens qu'il apporte à leur vie (24 %).
On remarque aussi que le travailleur qui, par son emploi, a la capacité de mener une vie confortable déclare éprouver un sentiment plus fort de motivation, de satisfaction, d'engagement, de productivité, de plaisir et de bonheur au travail que les autres collègues pour qui ce n'est pas le cas. Ainsi, la satisfaction professionnelle s'élève à 7,5/10 lorsque le travail permet de mener une vie confortable, contre seulement 5,8/10 pour quiconque estime ne pas être dans cette situation.
Un bon revenu est important, mais ne suffit pas
Sur les deux tiers des travailleurs qui déclarent mener une vie confortable grâce à leur emploi, 88 % pensent que c'est essentiellement grâce au salaire. Mais pas que. D'autres critères y contribuent : avoir des contacts sociaux avec autrui (81 %), pouvoir se permettre de petits plaisirs (76 %), garder du temps pour faire des choses agréables (75 %), être en mesure d'exploiter ses talents, rencontrer d'autres personnes et poser des actes qui ont du sens pour autrui (74 %), s'épanouir (72 %), utiliser efficacement son temps et ne pas s'ennuyer (70 %). La principale raison pour laquelle 31 % des travailleurs déclarent que leur emploi ne leur permet pas de mener une vie confortable est clairement un salaire jugé insuffisant (60 %). Parmi les autres raisons, citons le stress et une pression professionnelle trop élevés (respectivement 31 et 30 %), pas assez de temps libre (28 %) et de vacances (25 %), et dans une moindre mesure, des relations tendues avec les supérieurs hiérarchiques et les collègues (respectivement 17 et 15 %).
La majorité des gens travaillent pour vivre, et non l'inverse. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils aiment moins leur travail que les gens qui vivent pour le travail. Car on ne bosse pas seulement pour l'argent, mais aussi pour le plaisir et la satisfaction ressentis. Ce que cela signifie est différent d'une personne à l'autre et le travail doit offrir suffisamment de marges de manoeuvre pour que chacun puisse le définir soi-même.
Investir dans le bien-être, ça rapporte
Il est remarquable que quasi la moitié (49 %) des travailleurs interrogés affirmant que leur emploi ne leur permet pas de mener la vie qu'ils souhaiteraient déclarent travailler dans une entreprise qui n'investit pas dans le bien-être du personnel. À l'inverse, parmi tous les répondants qui pensent que leur emploi contribue à leur vie confortable, seuls 22 % affirment que l'entreprise n'entreprend rien en faveur du bien-être au travail.
On constate donc une relation entre une vie confortable et le bien-être au travail – qui est généralement sous-estimé. Car 30 % des travailleurs interrogés prétendent que le bien-être au travail ne fait nullement partie des préoccupations de leur entreprise. C'est étonnamment davantage le cas dans les PME qu’au sein des grandes entreprises (respectivement 39 et 27 %), et davantage chez les ouvriers qu’auprès des employés (respectivement 39 et 29 %).
Selon les 70 % de travailleurs qui estiment que leur employeur investit en faveur de leur bien-être, cela se fait essentiellement par le biais de formations pour mieux résister au stress ou d’activités de détente en dehors des heures de travail (29 %), par la distribution de boissons ou d'aliments sains (24 %) et des mesures pour déconnecter et ne plus être dérangé après les heures de travail (22 %).
Investir dans le bien-être, ça ne signifie pas seulement améliorer la résilience mentale et physique des collaborateurs. Pour être efficace, une politique de bien-être se doit aussi d'inclure des mesures structurelles : comment peut-on organiser autrement le travail ? Que fait-on bien et que faut-il arrêter de faire ? Nous sommes peut-être efficaces dans l'élaboration de mesures neuves, mais moins prompts à résoudre des problèmes en abandonnant ou corrigeant certains aspects négatifs des tâches. Mais quand on y parvient, cela libère plus d'espace pour revenir à l'essentiel, pour trouver un sens au travail, pour s'épanouir... Et cela motive.
*C'est ce qui ressort de l'étude Red Report 2023 de Tempo-Team, réalisée par un bureau d'études indépendant en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven, auprès d'un échantillon représentatif composé de 2500 travailleurs et pour sonder leur ressenti sur des thématiques actuelles concernant le lieu de travail.