C’est sûr, nous sommes nombreux à être stressés et anxieux en cette période de coronavirus. Comment garder la pêche au travail dans ce climat d’incertitude ? Avec notre arme fatale : l’optimisme. Voici quelques ingrédients clés de sa recette.
Allumez votre poste ou parcourez votre feed d’actualité, et vous serez confronté.e à une majorité de nouvelles négatives - quelque 75 %, pour être exact. Pire : si on clique souvent sur ce genre d’actualités, l’algorithme vous en proposera toujours plus. Pour éviter cette spirale négative, on peut ‘dresser’ l’algorithme, en cliquant plutôt sur des nouvelles positives.
Par ailleurs, un regard aux commentaires sur les réseaux sociaux nous apprend aussi que les sujets d’actualité ont tendance à polariser toujours davantage l’opinion publique.
C’est ce que constate aussi Catherine Testa, cofondatrice du site loptimisme.com (1 million de suiveurs) et auteure de deux best-sellers sur le sujet de l’optimisme.
Le rôle social de la machine à café
Cette tendance n’aura été que renforcée par la COVID-19. « Nous avons perdu les moments de décompression autour de la machine à café », regrette Catherine Testa. « Ces moments qui permettent de créer du lien, de trouver des points communs avec nos collègues. »
« Or, en temps normal les entreprises sont un formidable outil de mixité sociale. Le travail nous fait rencontrer des personnes qui ne nous ressemblent pas et que nous n’aurions pas rencontrées autrement. »
Une étude récente de la Woolf Institute l’illustre bien : après avoir sondé plus de 11.000 travailleurs anglais, elle a conclu que les personnes sans emploi étaient 37 % plus susceptibles de compter uniquement des amis de leur propre groupe ethnique.
Le travail joue donc un rôle capital, quand il s’agit d’établir des liens avec des personnes ‘différentes’, et donc de nous ouvrir l’esprit.
« Le travail nous fait rencontrer des personnes qui ne nous ressemblent pas et que nous n'aurions pas rencontrées autrement. »
5 conseils à appliquer pour devenir (ou rester) optimiste
On peut combattre l’isolement et le repli sur soi. En organisant des teambuildings virtuels, par exemple. En prenant régulièrement des nouvelles de ses collègues.
Toutes les initiatives sont bonnes pour préserver un climat positif. Ça commence par nous. Parce qu’ « un collectif n’est ni plus ni moins que la somme des gens qui le composent », insiste Catherine Testa.
Pour cela, il faut d’abord ajuster son propre regard, enfiler des lunettes plus roses. « L’optimisme n’est pas toujours bien vu », admet Catherine. « Il est trop souvent assimilé à de la naïveté. Alors qu’il s’agit plutôt d’être conscient que quelque chose est difficile, tout en se disant que c’est quand même possible. Si tout le monde se réfugie sous sa couette, il ne se passe plus rien. Alors qu’au contraire, être optimiste, c’est être acteur de la société de demain. »
Pour se mettre dès aujourd’hui à l’optimisme, elle a de nombreux conseils. Nous avons choisi les meilleurs pour vous.
L'optimisme est essentiel, parce que si tout le monde se réfugie sous sa couette, il ne se passe plus rien.
1) Sortir du jugement à court terme
Nous passons notre temps à juger et être jugés. Qu’il s’agisse de nos collègues ou du chauffeur Uber : ne jugeons pas si vite leur attitude ou leur travail, sans savoir ce que traverse une personne en ce moment. Et tant qu’à faire : appliquons-nous cette indulgence.
2) Se rappeler que nous sommes tous indispensables
Dans un groupe, on a besoin de diversité et surtout, d’intelligence émotionnelle. Le QE d’un groupe est toujours plus élevé que celui de la personne au QE le plus élevé du groupe. Et le groupe est d’autant plus intelligent s’il est mixte et diversifié… à condition de savoir bien s’écouter les uns les autres au sein du groupe.
Idem pour les compétences : certaines sont encore trop souvent dévalorisées - comme les fameux soft skills ou compétences douces - ou considérées comme de simples passe-temps. Mais qui dit qu’une bonne aptitude à dessiner n’est pas une compétence tout aussi indispensable au collectif ?
3) Valoriser ce qu’on a
Notre cerveau retient bien plus les émotions négatives que les émotions positives. Or, si en fin de journée, vous dressez une colonne de ce qui s’est bien passé, à côté de ce qui s’est mal passé, il s’avère souvent qu’il y a eu beaucoup plus de positif que de négatif !
De manière plus générale, dans la vie, on oublie d’apprécier d’où on vient, comment on a évolué, ce qu’on a accompli. On en veut toujours un peu plus, et on oublie de regarder dans le rétroviseur.
Alors pourquoi ne pas créer, dans son entreprise, un mur de post-its où on note chaque jour une chose qui s’est bien passée dans la journée ? Ce genre de petits gestes permet de diminuer le taux d’adrénaline et d’augmenter le taux d’ocytocine (hormone du bonheur).
Chacun.e d'entre nous doit apprendre à tester, expérimenter, explorer, et accepter que parfois, on se trompe.
4) Adopter une attitude expérimental
Notre monde évolue à toute vitesse. L’innovation est beaucoup plus rapide qu’auparavant. Les entreprises ne peuvent plus fonctionner avec des profils majoritairement exécutants.
Chacun.e d’entre nous doit apprendre à tester, expérimenter, explorer, oser faire différemment et accepter que parfois, on se trompe. C’est le prix pour avancer plus vite !
5) Cultiver nos liens
Qu’est-ce qui joue le rôle le plus déterminant dans notre bonheur ? La qualité de nos interactions sociales avec les autres, d’après une étude de Harvard.
Donc pas l’argent, ni le succès. Or, la société perd de plus en plus le lien.
Alors cultivons nos liens, et soyons attentifs à bien nous entourer : car notre entourage peut aussi s’avérer hyper toxique.
Semer des petites graines
« Porter l’optimisme peut être difficile en ce moment », admet Catherine Testa. C’est pourquoi il est essentiel d’insuffler un peu de légèreté dans cette quête de l’optimisme, de s’octroyer des bulles d’oxygène : « Qu’auraient-été ces derniers mois sans musique, sans séries, sans humour ? »
« Mais on peut semer des petites graines. Se dire qu’être optimiste aujourd’hui, c’est vraiment un combat de tous les jours dans lequel le guerrier, c’est nous. Le monde ne va pas changer par de grandes choses, mais par des petits gestes à petite échelle. » Alors oui, ce post-it avec un message sympa sur le laptop d’un collègue ou sur la porte des WC, il a toute son importance. Le sourire est contagieux ;-)