Burn-out et bore-out, un « duo diabolique » bien connu. Les personnes sont trop (peu) mises sous pression dans leur travail. Beaucoup plus insidieux, voici le nouveau-venu dans la famille: le brown-out. Ici, les personnes se sentent surchargées de travail, démotivées et sans énergie. Vous reconnaissez un membre de votre équipe? Bonne nouvelle: un brown-out est réversible. Il suffit d’intervenir à temps.
Brown-out, un manque d’objectif
Le brown-out est également un trouble « énergétique » et un changement de comportement pour le bien-être mental, comme le burn-out ou le bore-out. D’où vient ce terme? Dans le jargon de l’électricité, il désigne une baisse de tension du réseau électrique. Résultat: une légère panne de courant. Une métaphore que l’on retrouve dans le monde du travail.
Le brown-out est en fait le « petit frère » du burn-out. Il s’agit d’une variante plus légère, avec des symptômes plus subtils. Des personnes qui travaillent pendant de longues heures mais qui montrent moins d’intérêt dans leur travail et sont peu impliquées… font très probablement face à un brown-out. Elles ont l’air insatisfaites, repliées sur elles-mêmes et se promènent souvent avec un air irritable ou sans énergie. En vérité, elles ressentent un manque de sens ou d’« objectif » dans leurs tâches.
Elles ne voient plus l’utilité de leur travail et ont le sentiment que leurs tâches ne correspondent plus à leurs valeurs personnelles. Digitalisation, écologie, reprises, … Tout cela implique qu’à un moment donné, les collaborateurs ne sont plus épanouis dans leur travail. Ou qu’ils ne considèrent plus ou n’aspirent plus à la même importance que leur employeur. Voilà comment commence le brown-out ou, pire, le burn-out…
Mieux vaut prévenir que guérir
Selon notre étude, réalisée en collaboration avec la prof. Anja Van den Broeck (KU Leuven), avoir un travail qui a du sens est essentiel pour le plaisir au travail. Outre un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle et les possibilités de développement personnel, le contenu de la fonction constitue l’ingrédient de base du cocktail du plaisir au travail.
Saviez-vous qu’un quart des travailleurs trouvent leur travail monotone et peu varié? Quel dommage car un travail qui a du sens et où l’on se sent utile, avec des tâches stimulantes et suffisamment variées, est tout essentiel pour les travailleurs.
Les collaborateurs qui y accordent de l’importance attribuent un 9, voire plus, à leur plaisir au travail. Cet ingrédient fait défaut? Alors, le plaisir au travail est clairement mis à mal. Avec toutes les conséquences qui y sont liées. Les collaborateurs qui se trouvent déjà dans un brown-out finissent par faire un véritable burn-out et décrochent. Tout aussi grave: des bons éléments, talentueux, cherchent ailleurs un travail qui a du sens. Dommage, n’est-ce pas? Vous avez donc tout intérêt à identifier les signes d’un brown-out à temps et d’empêcher que cela s’aggrave.
Bye, bye brown-out et burn-out: 3 conseils prévention
Vous avez l’impression que la distance s’installe? Si c’est le cas, en tant que manager, il est grand temps d’intervenir. Mais améliorer le bien-être mental de vos collaborateurs, cela demande de l’implication. Vous n’y arriverez pas avec un cours de mindfulness ou une formation en gestion du stress. Tout commence par un environnement psychologique sûr*. Un leader impliqué s’y prend différemment et mieux :
1. Montrez pourquoi le job est important, au sein de l’entreprise et en dehors.
Vos collaborateurs veulent faire partie de quelque chose de plus grand et avoir la confirmation que les efforts qu’ils fournissent sont importants. Pour leur équipe mais aussi pour l’organisation, voire la société. Dites-leur pourquoi ils représentent un maillon important et quels sont les résultats, petits ou grands, atteints par leur travail.
2. Laissez vos collaborateurs faire de nouvelles choses.
Misez sur leurs compétences et mettez-les au défi, aussi simples certaines tâches puissent-elles paraître. Vous augmenterez ainsi leurs connaissances et leur expertise. Donnez-leur aussi la liberté de définir la manière dont ils peuvent exercer leur travail. Par exemple, donnez-leur la responsabilité (d’une partie) du contenu de leur fonction, du planning ou timing. Impliquez-les non seulement dans les décisions concernant leur travail mais aussi celui de l’équipe et de l’entreprise. Et demandez-leur régulièrement leur avis, cela resserrera les liens.
3. N’oubliez pas les 2 autres ingrédients: équilibre et développement
Travaillez activement à un bon équilibre vie professionnelle/vie privée au sein de vos équipes. L’un de vos collaborateurs éprouve du stress à cause de ses trajets domicile-travail? Peut-être que le fait de lui proposer plus souvent du télétravail permettra déjà de solutionner beaucoup de choses. Un collègue a du mal à éteindre son pc après les heures de travail? Examinez ensemble comment mieux délimiter la frontière entre travail et vie privée. Le dialogue peut vous aider à chercher ensemble des solutions efficaces pour vous deux.
Enfin: les collaborateurs qui peuvent mettre leurs compétences entièrement au service de leur travail et ainsi s’améliorer, sont plus productifs. Assurez-vous donc de prévoir suffisamment de possibilités de développement pour vos équipes, que ce soit sur le lieu de travail ou en dehors. Votre reconnaissance est donc essentielle, tout comme un feedback suffisant.
Naturellement, en tant que manager, vous pouvez faire encore plus pour permettre à vos équipes de se sentir bien dans leur peau (au travail). Dans notre Guide du plaisir au travail vous trouverez encore plus de conseils pour intégrer de manière structurelle le bien-être mental et le plaisir au travail dans votre politique d’entreprise: la stratégie la plus efficace pour lutter contre le brown-out et le burn-out!
*Avez-vous déjà lu notre blog « Mais comment te sens-tu vraiment? » ? Sur ce blog, Ann De Bisschop, auteur du livre « Wellbeing is winst », explique pourquoi c’est si important et comment créer une atmosphère aussi chaleureuse et sûre.