Harcèlement au travail ? On pourrait croire qu’il y en a moins avec le télétravail. Or, selon les chiffres de notre RED Report, c’est tout l’inverse. Qu’en est-il en Belgique ? Et quelles sont les (lourdes) conséquences pour vos collaborateurs et votre organisation ?
Qu’en est-il du harcèlement au travail ?
Près de 1 collaborateur sur 5 a été victime de harcèlement en 2020. C’est ce qu’il ressort de notre RED Report − pour lequel nous avons interrogé 2 506 travailleurs et 269 employeurs belges sur leur vision du travail.
Il ressort de notre étude que ce sont surtout les jeunes travailleurs âgés entre 18 et 34 ans qui en sont victimes. Les cas de harcèlement chez ces jeunes sont 21 % plus fréquents que chez leurs collègues plus âgés.
Dans cet article, le service de prévention IDEWE indique également que le harcèlement au travail n’a pas diminué avec le télétravail. La pandémie de coronavirus peut même être à l’origine de conflits et de cas de harcèlement au travail.
Pourquoi est-il si grossier avec moi ?
Le département Work and Organisation Studies (WOS) de la KU Leuven mène plusieurs études visant à répertorier les facteurs de risque du harcèlement, même avec le coronavirus.
Il est encore trop tôt pour analyser les résultats mais selon la chercheuse Chahida Azzarouali, la littérature semble indiquer un changement dans les cas de harcèlement.
« Nous prévoyons une augmentation des cas de cyberharcèlement. En effet, lorsqu’ils sont en ligne, les gens prennent beaucoup plus facilement leurs distances et se sentent davantage protégés par l’anonymat.
Le chef ou les collègues ne sont pas physiquement présents pour réprimander leur comportement. Ils ont donc plus tendance à faire des commentaires désobligeants ou à faire preuve de moins de savoir-vivre. »
Lorsqu'ils sont en ligne, les gens prennent beaucoup plus facilement leurs distances et se sentent davantage protégés par lâanonymat
« Par ailleurs : en l’absence de communication non verbale, il est plus difficile, par exemple, pour un manager de donner du feed-back par voie numérique. Les collaborateurs vont alors en conclure : Pourquoi est-il si grossier avec moi ? »
« Bon nombre de travailleurs accumulent des frustrations liées au coronavirus et risquent de les déverser sur leurs collègues. Et souvent, le collègue qui en fera les frais – même en temps « normal » - est le plus marginalisé, celui qui se comporte différemment ou qui est différent du reste de l’équipe.
La valeur qu’un collaborateur accorde aux mesures corona peut amplifier cette « différence ». Pensez à quelqu’un qui suit scrupuleusement les mesures alors que ses collègues ne les trouvent pas si importantes. Cela peut donner lieu à des moqueries et des ragots, que ce soit dans un groupe WhatsApp, Slack ou Teams. Ou encore sur le lieu de travail. »
Selon cette même source, maintenant que la communication se fait par voie digitale et que nos contacts physiques diminuent, il y a plus de ragots entre collègues
Les (lourdes) conséquences du harcèlement au travail
Le harcèlement au travail peut avoir un impact important.
Fini le plaisir au travail
Les commentaires ou blagues ont tendance à devenir méchants ? Cela nuit seulement au plaisir au travail du/de la collègue visé(e) mais aussi à l’ambiance de travail générale. Autre constat de notre RED Report : les travailleurs qui éprouvent peu de plaisir au travail et sont pessimistes, sont plus souvent victimes de harcèlement.
Pas idéal pour le travail d’équipe
Avoir de chouettes collègues permet de travailler de manière plus efficace, voire de déplacer des montages. Le harcèlement met non seulement l’esprit d’équipe à rude épreuve mais réduit également les résultats obtenus.
Bye, bye...
Un travailleur qui ne se sent pas bien au travail à cause du harcèlement cherchera plus vite un autre job. Quel dommage de perdre des talents prometteurs de cette manière. Ce n’est pas tout : lorsque des collaborateurs sont harcelés, cela laisse peu voire pas de place au jobtimisme. Voilà qui peut faire toute la différence pour vos collaborateurs et votre organisation en ces temps incertains.